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Compte rendu de la réunion du GST :
MODÉLISATION DU COMPORTEMENT ET DE LA RUPTURE
DES MATÉRIAUX
SOUS SOLLICITATIONS DYNAMIQUES (MECADYMAT)
22 et 23 mai 2001
Centre d'Essais Aéronautique de Toulouse
F. Hild et L. Rota
Ce groupe se veut un lieu d'échange autour de
la modélisation du comportement et de la rupture des
matériaux sous sollicitations dynamiques. Les problèmes
traités concernent la formulation, l'identification et
l'implantation de lois de comportement fiables de matériaux sous
sollicitations dynamiques (i.e., pour des vitesses de déformations
supérieures à 1 s-1), l'objectif étant de
modéliser le comportement, les dégradations (e.g.
endommagement) et la ruine (e.g. rupture) de ces matériaux (aucune
classe de matériaux n'est exclue a priori). Créé
conjointement par les associations DYMAT et MECAMAT, ce groupe de travail
est devenu GST de l'AFM en 2001. La première réunion du
groupe a eu lieu en avril 2000 à Poitiers et les conclusions des
deux journées ont donné lieu à un article (A. Dragon,
F. Hild, L. Rota et H. Trumel, 2000, Modélisation du comportement et
de la rupture des matériaux sous sollicitations dynamiques,
Mécanique & Industries, 1 (5), pp. 521-537).
Cette année, la réunion s'est tenue au
CEAT et a permis la visite (très instructive) d'une partie des
installations expérimentales du CEAT. 12 exposés ont
été présentés. Ils portaient sur divers aspects
allant de l'expérimentation à la simulation en passant par la
modélisation du comportement et de la ruine de matériaux sous
sollicitations dynamiques. Les résultats des débats et la
synthèse finale peuvent se rassembler autour de quelques lignes de
force :
- nécessité dune
méthodologie qui intègre les aspects expérimentaux,
théoriques et numériques sur le même plan.
Expérience, modélisation, et simulation numérique
doivent rester étroitement liées, et des résultats
probants ne semblent pas pouvoir être obtenus sans une forte synergie
entre elles.
- manque de méthodes expérimentales
fiables. Une action de normalisation de l'essai de compression aux barres
de Hopkinson sera engagée durant le deuxième trimestre 2001
sous l'égide de l'association DYMAT. D'autre part, l'utilisation de
techniques modernes de mesures de champs de déplacement et de
température sont apparues comme souhaitables dans un avenir
très proche. Enfin, des moyens nouveaux sont
développés tels que la tour de crash à l'ONERA (Lille)
pour lesquels toute l'installation est modélisée. Ceci est
également le cas pour les essais de crash sur aéronefs pour
lesquels la connaissance des conditions aux limites est maintenant
couramment évaluée et utilisée dans les simulations.
Enfin, des efforts sont en cours pour pouvoir atteindre des vitesses de
déformations dans la gamme 100-1000 s-1 qui est
difficilement accessible par les machines de traction grande vitesse et/ou
par les barres de Hopkinson.
- besoin de lois de comportement simples, fiables, et
facilement identifiables. On peut ainsi noter que l'un des axes
prioritaires du domaine technique "matériaux"
de la DGA concerne les activités développées
notamment au sein du groupe ; en particulier en ce qui concerne
l'écriture de modèles implantables dans des codes de
dynamique et la mise en place de banques de données pour
différentes classes de matériaux.
- nécessité, dans de nombreux cas,
dune meilleure prise en compte des processus physiques de
déformation. Il est ainsi apparu que des mécanismes
particuliers pouvaient apparaître pour des vitesses de sollicitations
importantes (e.g., maclage) qui nécessitent des modifications de
lois couramment utilisées (e.g., Johnson - Cook) et mises en
défaut dans ce cas particulier. D'autre part, la prise en compte de
l'état initial du matériau (e.g., obtenu par hydroformage)
devient de plus en plus nécessaire notamment dans des simulations de
crash pour lesquelles sa non prise en compte conduit à des
prévisions pessimistes des capacités d'absorption
d'énergie.
- besoin de prise en compte de la notion de
variabilité, notamment pour les matériaux à
comportement fragile (e.g., béton, céramiques ou roches).
Dans le cas de l'abattage de roches, des codes de simulation de la
détonation d'explosifs sont maintenant disponibles et fiables ;
reste à les coupler avec des modèles de fragmentation afin de
pouvoir prévoir la blocométrie à la suite d'une
utilisation d'explosifs civils. D'autre part, les variabilités
observées lors d'essais de compression sur céramiques
étaient liées à des défauts extrinsèques
(i.e., rugosité de surface) et non intrinsèques (i.e.,
défauts de frittage).
- aspects microstruturaux des matériaux. Il a
été montré que sur une même dénomination
de céramique mais pour deux modes d'obtention différents, les
propriétés de rupture pouvaient être totalement
différentes. Ceci est également le cas pour des alliages de
titane qui sont plus ou moins sensibles au cisaillement adiabatique suivant
leur microstructure.
- manque crucial de description et, plus
généralement, de connaissances des processus de rupture. En
particulier, ceci concerne l'évaluation de critères de
début de propagation dans des matériaux à comportement
fragile ou ductile.
- besoin doutils numériques
adéquats et fiables, absence presque totale doutils
adaptés à la description de la rupture. Une des questions
actuelles concerne la prise en compte des effets d'inertie dans la
formulation de lois de comportement (i.e., micro-inertie) et plus
spécifiquement dans la formulation de modèles d'endommagement
quasi-fragile ou ductile. D'autre part, des phénomènes
d'impénétrabilité (ou dwell) des
céramiques (aux alentours de vitesses d'impact de 1500m/s) restent
encore partiellement inexpliqués et correctement
décrits.
- déficit notable en terme de
modélisation du comportement et de la rupture de
multimatériaux et d'assemblages. Ceci est flagrant pour la
description du comportement de composites pour certains desquels une
sensibilité à la vitesse de déformation est
observées lors d'essais à ±45° et aucune pour des essais
à 0°.
Des actions spécifiques débutent ou
continuent suite aux discussions engagées lors des deux
journées :
- le groupe mandate C. Courmier (PSA), E. Deletombe
(ONERA) et A. Fanget (CEG) pour mettre en place un réseau pour
l'utilisation d'un code de calcul "école" en dynamique en vue de
pouvoir servir de plate-forme commune au groupe en vue de pouvoir implanter
et tester de nouvelles lois de comportement, de connaître et
maîtriser les schémas numériques classiquement
employés en dynamique.
- Il est prévu la mise en place d'une liste de
discussion MECADYMAT, liste à laquelle auront accès tous les
participants aux réunions du groupe. Cette liste sera le moyen de
communication privilégié en ce qui concerne les
activités du groupe. On peut noter que le groupe apparaît
déjà sur le site de l'AFM (www.afm.asso.fr) et de MECAMAT
(www.mecamat.asso.fr/Gr-Travail.html#MécaDymat).
- L'ensemble des transparents présents lors des
deux journées sera distribué comme cela avait
été fait l'année passée.
Le format et fonctionnement adopté lors des deux
premières réunions sest révélé
favorable aux échanges et aux discussions, le caractère
convivial de la réunion étant jugé essentiel par
lensemble des participants. Il sera par conséquent poursuivi
dans le futur.
Enfin, notons dès à présent les
dates d'événements futurs qui peuvent intéresser le
groupe :
- Journée thématique DYMAT sur les
matériaux fragiles, Saint Jean de Luz, 11 et 12 octobre
2001.
- Pas de réunion annuelle du groupe en 2002 car
les thématiques du groupe sont regroupées dans une session
des Assises Matériaux. Par contre, il n'est pas exclu d'organiser
une réunion spécifique autour des actions engagées
concernant le code "école".
- Journée thématique DYMAT sur la
problématique d'absorption d'énergie, Belgique, septembre
2002.
- Matériaux 2002 à Tours, 21-25 octobre
2002. Session sur le comportement et la rupture des matériaux sous
sollicitations dynamiques.
- L'ONERA (Lille) se propose pour accueillir la
3e réunion MécaDymat durant le deuxième
trimestre 2003.
- Congrès EURODYMAT, Porto, septembre
2003.
- Candidature du groupe pour organiser le colloque
National MECAMAT en janvier 2004.
Laurent ROTA Tél : 01.42.31.96.71 Fax :
01.42.31.99.38 Email : lrota@etca.fr
François Hild Tél :
01.47.40.21.92 Fax : 01.47.40.22 40 Email :
hild@lmt.ens-cachan.fr